samedi 31 mai 2008

"Vegging out" et message à l'attention de ceux qui mangent de la viande



Au début, j'étais contente, je pensais avoir inventé cette expression délicieuse. Après avoir fait une recherche sur Gogol, j'ai vu qu'elle était bien connue dans le langage anglo-saxon, sauf qu'elle a un tout autre sens. On pourrait la traduire par "légumage"... Vous savez, comme dans "se légumer devant la télé".

Moi je voyais plutôt ça comme dans "coming out", en fait. Voilà, vous avez tout pigé, c'était pour annoncer que depuis près d'un mois, j'étais devenue végétarienne. Enfin, pas tout à fait, car je mange encore des oeufs et du poisson (même si très peu parce que du poisson y'en a presque plus et que c'est très cher). Mais comme je ne consomme pas de produits laitiers, ça compense!

Je pensais, comme lorsque j'ai arrêté le lait, que ça serait hyper dur, que j'aurais quelques faiblesses au début... J'avais même prévu de ne commencer officiellement mon régime végé que lorsque j'aurais mangé ma dernière verrine de foie gras, qui m'attend au fond du frigo depuis Noel. Histoire de faire mes adieux à la viande en beauté!
Mais non, j'ai commencé, j'ai tenu bon et je n'ai même pas touché au foie gras. Je n'ai succombé ni aux lardons grillés, ni au steak haché, ni au saucisson, ni au jambon cru. Je suis restée de marbre, et chaque victoire m'a éloignée davantage de cet attrait morbide pour le cadavre animal. Je suis plus forte que ma gourmandise, je suis plus forte que la société de consommation, je vis enfin en accord avec mes convictions profondes.

Manger des animaux c'est mal, parce que nous ne respectons plus le fait que ce sont des créatures vivantes nées sur cette terre, au même titre que nous. J'ai honte de ce que notre espèce a fait à ces animaux, se croyant au-dessus, se donnant le droit de les domestiquer, puis de les réduire en esclavage, puis de les traiter au même titre que des objets, comme s'ils ne connaissaient ni souffrance physique ni stress.
Je ne vous conseillerai pas de voir des vidéos sur les abattoirs. Il est de la responsabilité de chacun de choisir le moment où il cessera de faire l'autruche. Je l'ai fait aussi, l'autruche, pendant quelques années. Je n'essaierai pas de vous apitoyer en vous contant les tortures infligées aux bêtes destinées à l'abattage, dès leur naissance. Une part de vous le sait déjà et vit avec (ou essaie). Un jour, peut-être, vous déciderez que cela suffit, que vous risquez votre santé ou que vous n'en pouvez plus d'être culpabilisé par certains reportages.

Un jour, vous verrez le jambon, la côte de boeuf ou le steack de cheval comme les morceaux d'un cochon né sur une grille métallique froide et souillée et aussitôt amputé de sa queue, d'une vache arrimée par les pis à une machine bruyante et vorace les trois quarts du temps pendant qu'elle se demande où est le veau qui devrait se trouver là, et d'un animal superbe fait pour la liberté qui a roulé des yeux fous dès l'instant où il a compris qu'on allait le conduire en un lieu de souffrance et de mort.
Ce jour-là, vous cesserez de pouvoir en consommer. Vous refuserez d'en acheter. Peut-être que vous ne deviendrez pas végétarien, mais que vous choisirez de manger uniquement la viande fermière d'un petit exploitant qui a nourri et pris soin de ses bêtes, avant de les tuer lui-même. Cette viande-là n'aura pas le même goût; ni dans votre bouche, ni dans votre coeur. Et ce sera déjà un grand pas en avant.

Cessons là ce qui commence à ressembler à une leçon de morale. Revenons à des sujets plus légers, plus concrets. Certains doivent se demander ce que je peux bien manger, après avoir évincé produits laitiers et produits carnés. Je mange très bien, merci; je me régale chaque jour, et même mon homme, carnivore acharné, commence à apprécier ma cuisine "alternative".
De temps en temps je vous ferai découvrir quelques recettes.
Ce qui me fait partir au quart de tour, lorsque je parle de mon alimentation avec des gens, c'est cette phrase qui revient toujours : "Fais attention, tu risques d'avoir des carences avec une alimentation moins variée!"
Bande de neuneus! Ils n'ont jamais du mettre les pieds dans un magasin bio pour parler ainsi. Ils ont le boeuf, le porc, l'agneau, le fromage, le beurre, les crèmes dessert, le Nutella et les plats cuisinés surgelés. Ok! De mon côté, j'ai le tofu, le soja, le quinoa, les azukis, le boulgour complet, l'amarante, l'avoine, les huiles de colza, de palme, d'olive, de pépins de raisin, les yaourts végétaux, les crèmes au tofu soyeux, les purées d'oléagineux, les algues, la levure maltée, les flans à l'agar-agar, l'épeautre, le millet, le sarrasin, la kasha, la Chocolade (sans lait), tous les fruits et légumes de la création dont certains qui leur sont inconnus, plus les herbes et fleurs sauvages comestibles qui poussent autour de nous et que je commence à consommer. Tout ce que je viens d'énumérer étant supérieur en quantité mais surtout en qualité, car ces produits sont complets, et riches de vitamines et d'oligo-éléments indispensables à notre alimentation. Alors que dans la bouffe industrielle, excusez-moi, mais à part des saloperies, y'a pas grand-chose.

Puis-je vous conseiller deux livres pour néophytes (comme j'me la pète!!! :-D), qui expliquent bien tout ça?

TOXIC

ANTICANCER

A bientôt!