mardi 3 février 2009

Mon coeur me dit... (Ecriture automatique#3)

Le lever du soleil, poulain, sur les-vegetaliseurs.com

Mon coeur me dit "Lâche-toi! Regarde, je suis rempli de couleurs vives, je suis rempli de vie et d'énergie, je suis un noyau de feu aux mille couleurs, une montagne qui pousse haut dans le ciel, avec moi tu peux t'élever à l'infini, tu peux toucher le soleil, devenir le soleil, rayonner comme lui!
Tu croyais que j'étais vide, gris, blessé, abîmé, vieux, inutile mais tu vois tu te trompes, si tu me laisses parler je te dirai le soleil les rires la chance l'amour le don. Je te dirai que seule ta tête est remplie d'idées noires."

Mon coeur me dit qu'il est jeune et vivant. Que ma tête lui a servi de parapluie et que l'eau de mes larmes n'a jamais éteint la flamme à l'interieur de lui. Bien à l'abri il s'est nourri. A présent, il veut, il peut rayonner. Mon coeur est un soleil et je ne m'en doutais pas. Quand je pensais coeur gros c'est ma tête qui était trop lourde. Je peux réunir les deux. Mon coeur me dit que lui et ma tête fonctionneront ensemble désormais si je le permets. Tic tac de la pendule, le temps passe, le temps presse, tu vas mourir un jour bientôt peut-être demain ou pas mais la vie est là qui ne demande qu'à sortir.

Mon coeur me dit qu'il habrite (j'ai laissé la faute, significative, exprès) une montagne, une prairie, un horizon et un soleil, voire plusieurs. La montagne a surgi de l'eau. L'eau, c'est ma mère. Ma montagne est la Terre, c'est Moi, je suis consistante, je me suis faite matière et me suis élevée. J'avais besoin de l'eau pour naître mais à présent elle est en bas, tout en bas et je peux me tenir au sommet. L'eau ne m'atteindra plus, plus jamais. L'eau ne peut plus me mettre en danger me faire vaciller me noyer ou me réengloutir.

Au sommet de la montagne il y a de la neige, eau glacée, qui fondra au soleil brûlant et viendra grossir l'eau et alors cette eau sera un peu de Moi et un peu d'Elle. Peut-être dans cette union ariverons-nous à nous rejoindre, à nous unir, pour une fois. Si cela n'est pas possible peu importe. Je n'en ai plus besoin. Mon coeur me dit que la mer est mer, que la neige devient rivière, les rivières vont à la mer mais les mers n'existeraient pas sans les rivières. Je ne serais pas là sans ma mèr, mais elle ne serait pas cette mère sans moi. Maintenant que j'ai poussé, grandi et reconnu cela, je suis encore plus forte, je suis une Montagne !

lundi 2 février 2009

Qui suis-je? (écriture automatique#2)




Je suis Stéphanie, une fille, la troisième et superflue. Je suis Stéphanie-Jacqueline à moitié fantôme, pour mes parents; Fanny pour mes soeurs et ma famille, pour tous ceux qui ne me connaissent pas vraiment. Phanie pour les autres. J'ai 35 ans, dans mon corps, pas dans ma tête. J'ai deux enfants, deux merveilleuses petites filles, aussi merveilleuses que je devais l'être à leur âge. Mais le seul droit que j'avais était d'être belle. Une poupée de collection. On m'admire, on m'entretient, on me remet en place, on m'expose, on arrange tout ce qui dépasse, on est fier de son acquisition. Pensez-vous, une si belle poupée, tombée du ciel en plus... Mais je suis absente, je ne suis qu'un corps de porcelaine, à l'intérieur vivait une âme et personne n'en a voulu.

Je suis belle et vide. Je suis un enfant atrophié, un enfant invisible, je pense parfois que je suis morte. Je suis insensible bien souvent même si le soir je pleure à chaudes larmes dans mon petit lit, rassurée d'avoir un coeur. Je suis cette enfant-là et pourtant je ne le suis plus mais comment l'oublier? Comment lui dire adieu? Comment faire pour qu'elle me pardonne? Comment la remercier de m'avoir sauvé la vie et de m'avoir amenée là où je suis aujourd'hui?

Aujourd'hui je suis : libre autonome appréciée gentille drôle cool intelligente riche intéressante... Voilà ce qu'on me dit souvent souvent ces derniers temps. Et je commence, je commence à peine à envisager de le croire. A lutter contre la petite voix qui me répète qu'ils se trompent, et que décidément je sais bien donner le change.

Ecriture automatique

Ecrire, écrire, écrire sans s'arrêter et arrêter de s'écrire. Vivre sa vie pour ne plus l'écrire, ne plus être un livre ouvert sur lesquelles les pages blanches se noircissent de peines inavouées.
La vie m'est insufflée, on me souffle comment vivre et naître au monde, comme un souffleur au théatre donne le texte à ceux qui ont un trou de mémoire.

Mémoire absente, pour justifier ce qui n'était pas et aurait du être. Mémoire défaillante pour ne pas défaillir devant les mensonges, faillir à ma parole comme les autres le font. Confiance perdue, tant de regrets, tant de déceptions. Elans de vie, de colère et d'espoir, toujours l'espoir qui me garde en vie, et la rage. Mais la rage est partie et je suis démunie. Ma douceur me dérange, je veux être noire, aussi noire que mes pensées, aussi noire que le puits sans fond d'où je suis sortie un jour sans y avoir été invitée. Le néant, c'est moi. Et je ne sais plus comment l'exprimer. Je suis allée au bout de la négation de moi-même. Tout rater, sabotages, m'humilier, essayer de convaincre les autres bordel que je ne suis qu'un faux-semblant, que ce qu'ils voient ne peut être moi puisque moi je ne suis rien. Je ne sais pas ce que je suis. Quelque chose d'embarrassant et sans intérêt. Je ne veux pas que vous m'appréciiez, votre gentillesse me dérange car elle ne me va pas au corps. Je ne sais pas m'habiller de douceur.

Et pourtant, pourtant... que ça fait du bien! Mais j'ai peur et la petite fille a peur. Car elle y a cru tant de fois, pour s'écraser à chacune, et cela fait trop mal. Mais encore plus douloureux de ne pas essayer. De partir perdante, de n'avoir plus aucune illusion. La vie est en moi, l'élan de vie qui prend sa source dans l'univers, cette énergie terrestre et si puissante que je devrai bientôt lui céder. Barrage cédant sous la force de l'eau bouillonnante et pressée. Tant de choses à rattraper, de personnes à cajoler, de soins à donner, tant d'humains qui un jour peut-être auront besoin de moi et je veux être là.