mardi 5 décembre 2006

La religion et moi

Copyright : Siné


Quand j’étais dans le ventre de ma mère, elle a perdu son père.

Quand j’avais trois ans, c’est sa mère qui est morte.

Par la suite, comme elle ne s’en est jamais remise, elle a eu besoin de les « garder en vie » à sa manière. Aussi, jusqu’à ce que j’aie onze ans, environ, elle a affirmé que mes grands-parents morts étaient au Paradis, qu’ils me voyaient tout le temps, que je devais toujours penser à eux et être bien sage pour ne pas leur faire de peine. Mettant en scène jusqu’au bout son idée, elle me poussait à leur écrire des lettres, dès 6 ans, puis elle venait pendant mon sommeil subtiliser le petit papier et le remplacer par un objet ayant appartenu à ses parents. Une ou deux fois, elle a même imité l’écriture de sa maman pour me répondre à sa place. Sans doute trouvait-elle ça charmant. Peut-être partagez-vous cette opinion

Alors imaginez-vous une petite fille de 6 ans, persuadée que les gens morts ne le sont pas tout à fait, puisqu’ils peuvent se matérialiser à leur guise et distribuer des petits mots.

Imaginez-vous une fillette, seule dans sa chambre, devant s’endormir chaque soir avec l’idée que des fantômes puissent à tout moment s’approcher de son lit et déposer un « cadeau » à côté de sa tête.

Imaginez encore cette enfant, lorsqu’elle a fait une bêtise, et que sa maman, fâchée après elle, lui a dit : « Attention, Papy et Mamy t’ont vue, ils ne doivent pas être contents de toi ! ».

Dans cette cage terrifiante, autant vous dire que mes ailes n’ont pas poussé bien loin…

Par contre, mon imagination a pris son envol, déployant dans ma jeune tête une envergure impressionnante, et plutôt sombre. Pour moi, le Paradis était devenu un repaire de morts-vivants.

Puisqu’ici, je m’intéresse uniquement à la partie « religion », je vais interrompre là le récit de cette période passionnante où je m’endormais étreinte d’angoisse, enfouie sous ma couverture.

En grandissant, j’ai adhéré à tout ça pour faire plaisir à maman, grande croyante que je n’ai jamais vue mettre un pied à l’église. On allait plutôt au cimetière, le dimanche. J’ai bien appris à m’endormir en récitant des « Je vous salue Marie » et des « Notre Père », pour expier les mauvaises pensées que je pouvais avoir. Ma mère raffolait de toute l’imagerie pieuse, aussi la maison n’était-elle pas décorée de jolis tableaux, mais de gravures de Jésus, Marie et Sainte-Thérèse…

Jusqu’à 13 ans, je me suis accrochée pour croire à tout ça, même si je trouvais Dieu et sa famille assez flippants.

Puis il y a eu mon voyage à Rome, avec l’école.

J’ai pénétré dans le Palais du Vatican. On m’a montré un château de conte de fée, des trésors de pirates, un trône en or massif, une bague avec un rubis énorme, représentant la sainteté et l’autorité papale. C’est là, face à cette chevalière indécente, que j’ai eu une révélation : tout ceci n’était que mensonge et hypocrisie. Un homme capable d’aller visiter des pays ravagés par la guerre ou la famine, et de leur parler de compassion tout en portant cette bague à son doigt, ne méritait qu’un titre selon moi : celui de salaud. Comment représenter la parole divine auprès de ceux qui en ont le plus besoin, c’est-à-dire les plus démunis, sachant que chez soi on a le traitement d’un Roi ? Et là, ma compréhension a encore fait un bond en avant… Dieu lui-même n’était que mensonge et cruauté ; son représentant en était l’image. J’ai repensé aux sorcières, à l’Inquisition, aux Guerres Saintes. La colère bouillonnait au fond de moi. A partir de là, j’ai cessé de croire en Dieu, et j’ai méprisé l’Eglise. Je ne pouvais plus mettre les pieds dans un lieu saint sans ressentir des sueurs froides, une angoisse terrible. Les plus jolies chapelles me terrifient sitôt que je les pénètre. Je fuis les cathédrales comme si j’étais le Diable en personne.

Moi qui crois en la réincarnation, j’ai aussi l’idée que dans une vie passée, j’ai été une « sorcière » jugée et condamnée par l’Eglise. La vision d’un bûcher, ne serait-ce que pour Carnaval, me met en transe. Ce qui m’amène à vous parler de ma religion actuelle…


Je suis devenue Wiccane. C’est une version moderne des croyances anciennes (celtes notamment), ce que l’Eglise Catholique a transformé en paganisme. Je suggère aux néophytes de parcourir cet article, assez bien fait.


Je pensais être athée, mais ce n’etait pas tout à fait ça. J’étais anti-chrétienne, surtout. Pourtant, je croyais en quelque chose de beau, de magique, de naturel. Je croyais fort en la Nature. Je la respectais, je l’aimais, je communiais avec elle parfois. Lorsque j’ai découvert que c’était une religion aussi, j’ai accepté cette idée avec joie et sérénité.

Extraits de Wikipédia :

Les Wiccans croient en une force unique, l'esprit de la Terre. Cet esprit naturel se divise en deux polarités : le Masculin et le Féminin, la Grande Déesse et le Dieu Cornu, universellement vénérés à l'aube de l'humanité. Les représentations du Dieu et de la Déesse sont multiples et variés, puisque chaque wiccan est libre de choisir quel "visage" il leur donne.

La Déesse symbolise l'énergie féminine, la nuit, la magie, l'eau, la terre, la fertilité, le chaudron, le pentagramme, la coupe, le miroir. Elle est associée à la triple lune, astre dominant dans la wicca.

Le Dieu est associé au feu, à l'air, à la baguette, l'épée, les récoltes, la sexualité, le soleil. Souvent on le représente avec des cornes, et on l'appelle le Cornu, bien qu'il n'ait aucun lien avec toute représentation du diable. En réalité, le symbolisme des cornes rappelle les cornes d'un cerf, ou autre animal, symbole de la Nature en elle-même.

Au niveau du code, il y a une règle principale : « Fais ce qu'il te plaît tant que cela ne nuit à personne ». Et son pendant : « Toute action, bonne ou mauvaise, te sera rendue par trois fois » (Loi du Triple Retour).

Les wiccans s'appuient sur le principe de tolérance, sur le respect de la nature. La Wicca se revendique art de vivre en harmonie avec son environnement. Il s'agit d'une religion sans dogmatisme, prônant le respect de l'autre ainsi qu'une démarche de partage avec celui-ci. Par ailleurs, les wiccans croient en l'existence de la magie, considérée comme "énergie cosmique" présente en chacun de nous et en chaque objet.

Cette religion se pratique seul, chez soi ou dans la nature. Elle trouve un écho dans chaque situation de la vie quotidienne. Elle est très agréable à partager. Je suis vraiment heureuse d’avoir trouvé cette philosophie qui me va comme un gant. Et voilà d’où vient mon pseudonyme, Morrigan, qui est en réalité mon nom de baptême wiccan.



mercredi 15 novembre 2006

un vieil article en mal de lecteurs

Ouais, ça fait un peu Vieux People sur le retour d'exhiber ses anciens essais plus ou moins gratifiants, mais cet article, dans lequel j'avais mis tant de coeur, n'a jamais été lu ni apprécié à sa juste valeur. Même Mme Pernoud, qui m'a si gentiment aidée, ne l'a pas vu..

La petite histoire: lorsque ma fille est rentrée en maternelle, j'ai découvert la stupide tradition de la collation matinale. Et elle, la pauvrette, a découvert le surpoids et les privations. J'ai décidé de me battre contre cette règle établie selon laquelle les enfants avaient besoin de manger à 10 heures. Et en tant que représentant de parents d'élèves, je suis allée au front, toute seule, pour informer l'équipe enseignante des risques qu'elle faisait courir à nos enfants, en toute naiveté.

D'où cet article, qui m'a demandé un mois de travail. Que les enseignants et la directrice n'ont jamais lu, car ils étaient trop occupés à m'aboyer dessus qu'ils ne "pouvaient pas changer ça", à se moquer ouvertement de moi et de "mon exagération". Messieurs-dames de l'école maternelle Toussaint Merle, à La Seyne-sur-Mer, sachez aujourd'hui que vous m'avez offert un spectacle pitoyable, que mon combat continue, et que le ministère de la Santé appuie les actions de parents comme moi. Dans la nouvelle école que fréquentent mes enfants, nous avons une collation, oui, mais organisée, variée, équilibrée. Tout le monde est à l'écoute et les maîtresses ne confondent pas "nectar" et "jus" de fruits. Quant à Olivia, nous nous battons tous les jours pour lui éviter de remplir les adipocytes dont vous avez suscité la formation.
Voir ici.

Voici mon article, j'espère qu'il pourra sensibiliser certaines personnes.
Merci d'avance pour l'intérêt que vous lui porterez ;-)


"Maman, n'oublie pas, demain c'est moi qui suis de service. Qu'est-ce qu'on apporte à manger?" : à cette question, toutes les mamans d'aujourd'hui doivent répondre environ une fois par bimestre, lorsque vient leur tour de fournir à la classe de maternelle le "petit goûter". Parce que l'école nous le demande, ou parce que nous avons l'habitude de donner un "petit quelque chose" à nos enfants, nous obéissons à ce rituel. Mais en connaissez-vous la genèse?

En 1954, le gouvernement Mendès-France annonçait une mesure destinée à rétablir l'équilibre alimentaire des enfants de l'après-guerre et à prévenir l'alcoolisme. Ainsi a débuté la distribution gratuite de lait dans les écoles. Vingt ans plus tard, elle fut relancée dans un but plus matériel: l'écoulement des excédents de la production laitière. Voilà, historiquement, l'origine de la collation matinale à l'école maternelle.

Cependant, la tradition, tout comme le contexte social et économique, ont évolué depuis. La distribution gratuite de lait n'existe quasiment plus, car les aides européennes ont été considérablement réduites, et les enfants d'aujourd'hui sont plutôt déjà sur nourris. C'est ainsi que nous avons dérivé vers une prise alimentaire supplémentaire, généralement trop riche, trop sucrée, et tellement systématique qu'elle frise "l'indéboulonnable"!

Au travers des propos d'enseignants ou de parents, on voit émerger un certain conflit autour des responsabilités de chacun, et de la liberté d'éducation. Mais au-delà de ça, ce sont les chiffres qui inquiètent, et le corps médical n'hésite plus à tirer la sonnette d'alarme: l'obésité infantile connaît une croissance alarmante. Une des causes en est connue, reste à mettre en place les solutions adéquates.

Si nous connaissons le système du goûter de l'école de nos enfants, nous savons rarement ce qu'il en est ailleurs. Or, toutes les écoles n'ont pas la même façon de gérer ce petit goûter, étant donné qu'il est laissé à l'appréciation des directeurs d'établissements. Le contenu et le mode d'organisation de la collation varient énormément en fonction des écoles: ici c'est la municipalité qui fournit laitages et pain, là-bas les enfants préparent eux-mêmes gâteaux et soupes de légumes du potager… Une grande marge de manœuvre, donc, mais au final, plusieurs points essentiels et communs se dégagent, permettant de mieux comprendre le problème posé par la collation dans les écoles maternelles et primaires françaises.

Le Ministère de l'Education Nationale donne actuellement seulement deux lignes de conduite:

- "Compte tenu de l'augmentation de l'incidence de l'obésité, la ou les collations doivent viser à pallier des apports insuffisants et non pas à augmenter l'ingestion calorique […] Il est possible de servir une collation le matin, au plus tard deux heures avant le déjeuner. Elle comprend au minimum un fromage ou un autre produit laitier…" (Direction de l'Enseignement Scolaire 10/09/01)

- "l'Education Nationale se doit d'engager un combat déterminé contre les déficiences nutritionnelles. […] il sera demandé aux chefs d'établissement de limiter la présence de distributeurs de boissons sucrées et d'aliments hypercaloriques" (Plan Santé en milieu scolaire 26/02/03)

En réalité, la pratique de la collation pose plusieurs problèmes. Des incohérences, tout d'abord. En effet, à l'heure actuelle, la restauration scolaire multiplie les sécurités pour réduire au maximum les risques d'allergies et d'intoxications alimentaires, et proposer aux enfants une alimentation équilibrée et sûre. Mais quand les mamans amènent à goûter pour la classe, comment contrôler les pâtisseries faites maison, comment s'assurer que la chaîne du froid a été respectée pour les fromages et les yaourts?

Une autre incohérence apparaît au niveau du discours sur les bonnes habitudes alimentaires. En petite section, alors que les enfants viennent de passer, en dix-huit mois, de 6 à 4 repas quotidiens, on leur impose un nouveau rythme, et on les habitue à une collation matinale, habitude qu'ils vont garder pendant 3 ans. Quelques années plus tard, au collège, un médecin ou un diététicien viendra les mettre en garde contre les effets néfastes du grignotage, contre les aliments industriels trop gras et trop sucrés, ceux-là même qu'on leur proposait sans problème à la maternelle.

On peut penser que les enseignants, qui sont déjà chargés d'instruire, d'éveiller, de discipliner les tout-petits, pourraient être dispensés de les nourrir également. Les besoins physiologiques essentiels de l'enfant devraient être laissés à la charge des adultes qui en sont responsables. Bien sûr, on ne peut laisser un petit le ventre vide, mais on n'instaure pas de sieste matinale pour les enfants qui se sont couchés après 22 heures…

Pourtant, ces instituteurs, pour lesquels la collation matinale ne constitue somme toute qu'une contrainte supplémentaire, rechignent à la supprimer, que ce soit par conviction ou par résignation. Le Dr Vincent Boggio, professeur de pédiatrie au CHU de Dijon et auteur du livre "Que faire, mon enfant est trop gros", a une idée intéressante: d'après lui, le goûter privilégiant la notion de plaisir, les adultes tiendraient à conserver ce moment de contentement en compensation des contraintes énormes imposées aux enfants, qui subissent un rythme souvent trop élevé dès la petite école. Même si l'on fait valoir des motifs nutritionnels ou pédagogiques, c'est ce moment de plaisir offert aux petits élèves, et déculpabilisant pour les adultes, qui expliquerait pourquoi nous y sommes tant attachés. Au-delà du problème du contenu de la collation, c'est le message éducatif délivré qui peut inquiéter: "Si ça te fait plaisir, tu peux manger entre les repas." Savoir dire non à un enfant de trois ans pour structurer son comportement alimentaire, c'est essentiel. Il faut accepter de le frustrer, car l'enjeu est sa santé ultérieure, celle de toute sa vie. Son mécontentement sera de courte durée, car il apprendra très vite à mieux manger aux repas, et s'habituera facilement à tenir quatre heures sans manger.

En tout état de cause, cessons de croire que l'enfant ne mangera que s'il en a besoin. A cet âge-là, la gourmandise existe déjà. Et tout comme les adultes ont du mal à résister aux cacahuètes de l'apéritif, les enfants ne se poseront pas la question de savoir s'ils ont faim devant un plat de biscuits au chocolat. Le grignotage, c'est manger uniquement par plaisir, par ennui, voire par convivialité. N'est-ce pas précisément ce qu'ils font lors de cette pause du matin?


Face à cette situation, les états d'esprits sont très différents. En effet, dernièrement, la collation du matin est devenue véritablement un sujet de polémique. Aux conseils d'école, chez le pédiatre, dans les forums spécialisés sur l'internet, le thème a presque à tous les coups été abordé à la dernière rentrée. Que l'on raisonne en fonction de son enfant seulement, ou de toute la population enfantine française, que l'on soit enseignant ou parent d'élève, les avis varient mais, c'est certain, chacun a le sien.

Les parents mécontents de la collation ont des inquiétudes principalement liées à la santé de leurs enfants. La remarque de Lise, maman de Luane, est préoccupante: "Mon petit cousin est diabétique insulinodépendant. Le petit-goûter est un risque létal pour lui! Et ne me dites pas qu'il s'agit d'une exception! L'augmentation des diabètes de ce type, particulièrement chez les enfants, suit la même courbe que le nombre de diabètes total et que l'obésité. Sans compter l'incidence de la consommation gras/sucré sur les caries, les difficultés de digestion, la constipation… Obésité, diabète et autres effets secondaires ne sont pas un problème individuel, mais de santé publique. En collectivisant l'habitude de grignoter, je pense qu'on augmente l'incidence de ces problèmes sur la population française."

Effectivement, d'après un rapport de la CNAMTs sur l'épidémiologie du diabète en France, le diabète de type 2 représente 4,7 % des dépenses de l'Assurance Maladie, et 5 % de la mortalité globale, avec presque 2 millions et demi de cas et 4 000 nouveaux cas par an. C'est une véritable épidémie mondiale d'ailleurs, car les prévisions estiment à 5,4 % la prévalence en 2025, soit plus d'une personne sur vingt! Et l'épidémie d'obésité en est une cause officiellement reconnue, d'autant plus que le diabète touche des enfants de plus en plus jeunes, chose qui ne s'était jamais vue avant ces dernières années puisque le diabète de type 2, dit diabète "gras" ou "de maturité", se déclarait à partir de 45 ans.

Un nombre croissant d'instituteurs, soucieux aussi de la santé des élèves, demandent l'avis du médecin scolaire, comme l'a fait Adeline: "Je suis directrice d'une petite école, et instit en CE1, et comme la collation est un sujet très controversé, je réfléchis beaucoup à ce problème. Après un sondage auprès de mes élèves, je me suis rendu compte que 39 % mangeaient six fois par jour! 22 % cinq fois et le reste trois ou quatre fois. Ca m'a choquée, et après en avoir discuté avec le médecin scolaire, nous allons trouver une solution pour faire cesser ce grignotage organisé. Mais j'ai un problème: en primaire, c'est le rôle des parents de gérer les goûters. Dois-je m'en mêler?"

L'expérience de Stéphanie, maman d'Olivia, illustre bien à quel point la collation imposée par l'école maternelle peut perturber un rythme familial bien tranquille: "Pendant trois ans, j'ai pris soin de donner à ma fille une éducation alimentaire correcte et saine. Elle mangeait de tout avec plaisir et grand appétit. Puis elle est rentrée en petite section, et tout a été ruiné en quelques semaines. Elle a grossi, est devenue difficile, les menus familiaux ont viré au casse-tête pour équilibrer en permanence l'apport journalier; d'autant plus que vu l'importance de l'apport calorique à l'école, on se retrouvait souvent à manger des légumes bouillis le soir. Le plaisir des repas à la maison a disparu, il ne reste plus que le contrôle et la privation que j'impose à ma fille toute la semaine. Pourtant je n'ai pas d'autre solution, ou elle deviendra en surpoids et ce sera pire. Quel choix ont finalement les parents comme nous? Supprimer le petit-déjeuner à la maison, passer pour des parents privateurs et rigides, ou laisser nos enfants devenir obèses.." On a envie de dire: pourquoi ne pas faire du cas-par-cas? S'il est anormal de laisser un enfant le ventre vide, il l'est tout autant d'en rendre un autre obèse délibérément.

Certains parents vivent véritablement cette situation comme un non-respect de leur choix éducatif, et se sentent outragés, démunis. C'est le cas de Marie-Amélie, maman d'Emma et Valentine: "Lorsque j'ai dit à la directrice que je ne souhaitais pas que ma fille prenne cette collation vu qu'elle avait un petit déjeuner conséquent, elle a rétorqué que la pauvre se sentirait frustrée et qu'il est difficile de refuser à un enfant de cet âge un biscuit si tous ses camarades en ont. Je me suis donc pliée à regret à cette fameuse collation: lait de vache (je n'en avais jamais donné à mes filles!) et gâteau. Au C.P., où il n'y a plus de goûter collectif, la maîtresse a dit que ce n'était pas obligatoire mais elle donne un biscuit à ceux qui n'en apportent pas, pour ne pas faire de différence. L'école ne supporte pas que les parents empiètent sur son rôle, pourquoi empiète-t-elle sur le rôle des parents? N'est-ce pas notre devoir de nourrir nos enfants? Il y a des enfants qui ne mangent pas le matin, oui. Mais il y en a aussi qui se couchent après 22 heures, et l'école n'est pas là pour résoudre ces problèmes."

On voit ici combien ce problème délicat empiète sur la liberté d'éducation. D'un côté les parents qui pensent que leur enfant a besoin de manger cinq fois par jour, de l'autre ceux qui surveillent son apport alimentaire. Et au milieu, le personnel enseignant, partagé entre les directives de l'Education Nationale, les grognes des familles et leur avis propre. Même si la Médecine Scolaire est majoritairement opposée à la collation, les Académies n'osent pas trancher et mettre en application ses recommandations. Une directive nationale, appuyée d'un rapport émanant d'experts mandatés par le Ministère de la Santé, serait la solution idéale pour tous. Cela prendra peut-être réalité courant 2004, car le Ministère de la Santé et l'Association Française de Pédiatrie Ambulatoire[1] se préoccupent fortement du problème. Il est vrai qu'on peut rester perplexe devant ce décalage entre le discours très médiatisé au sujet des risques d'obésité croissants, de la malbouffe, et la réalité du grignotage institutionnalisé dès le plus jeune âge au sein même du système éducatif public.

Des problèmes de liberté d'éducation, de concessions imposées par la socialisation, il y en a d'autres, il y en aura toujours. C'est épineux mais ce n'est pas essentiel. Seulement voilà, la question de la collation n'a pas que des implications éthiques, elle a aussi, malheureusement, d'importantes implications liées à la santé des enfants.

Les pédiatres qui combattent l'habitude du petit-goûter essaient d'alerter les parents sur les mécanismes physiologiques découlant du grignotage et responsables de l'obésité infantile. Par exemple, on apprend qu'une prise alimentaire supplémentaire à l'école, par rapport au rythme alimentaire de la maison, dérèglerait le mécanisme d'assimilation et de réserve énergétique[2]. En effet, physiologiquement, l'organisme apprend tout seul à ingérer à chaque repas le nombre de calories suffisant pour tenir jusqu'au repas suivant. Mais le rythme des repas doit être régulier. Or, l'irrégularité due à l'alternance jours de classe/jours de congé est susceptible de perturber la fine régulation du bilan énergétique et de favoriser le stockage des apports excédentaires sous forme de graisse.

Les pédiatres tentent aussi de combattre certaines idées reçues, comme "le risque d'hypoglycémie". En fait, nous dit le Dr Boggio, la crainte d'une hypoglycémie en fin de matinée est injustifiée. En effet, ce que dans le langage courant nous avons pris l'habitude de nommer "hypoglycémie", n'est qu'une légère diminution du taux de sucre dans le sang, ayant pour conséquence ce banal et fréquent phénomène de faim accompagnée de somnolence en fin de matinée. Ce n'est en rien comparable à une véritable hypoglycémie (hypo signifiant insuffisance, et non pas diminution), qui justifierait une hospitalisation immédiate, en raison de sa gravité. Il remarque en outre que les jeûnes rituels, ou pour examens médicaux, sont bien tolérés par les enfants, car la régulation de la glycémie est naturellement bien faite. D'ailleurs, depuis toujours, les enseignants savent tenir compte de ce petit "coup de barre" habituel, et adaptent leur emploi du temps à la baisse d'attention générale de fin de matinée.

En dépit de leur discours préventif, les professionnels de la santé de l'enfant se heurtent souvent à une attitude désinvolte. Ces considérations physiologiques paraissent exagérées à certaines mamans qui qualifient tout cela de "mini-problème". Pourtant, même si la collation semble inoffensive en raison de la toute petite quantité ingérée, elle est grave, pour deux raisons:

- la normalisation du grignotage: il faut être réaliste, manger en petite quantité en dehors des repas, cela s'appelle bien grignoter.

"La règle numéro 1 de la maîtrise du comportement alimentaire, c'est de ne pas manger en dehors des repas. Jusqu'à maintenant, personne n'a encore osé baptiser repas cette collation." (Dr Boggio)

- la régularité de cet apport, et la prise d'habitude inhérente.

En effet, le grignotage, souvent constitué de produits sucrés, stimule la sécrétion d'endorphines, créant une sensation de plaisir (exactement comme le fait la drogue), mais aussi une dépendance puisque l'augmentation d'insuline dans le corps incite l'organisme à ingérer davantage de calories au repas suivant.

Le Dr Sophie Treppoz, animatrice du groupe Obésité de l'A.F.P., exprime son étonnement: "On en est à plus d'un enfant obèse sur huit en France! Et les parents repoussent les mesures de prévention de base. C'est à n'y rien comprendre! La méningite affole, on vaccine à tour de bras (c'est très bien, je suis pour) mais l'obésité est la plus énorme épidémie des pays dits développés, et cela laisse certains parents de marbre!".

Evidemment, on se dit que méningite et obésité ne sont pas comparables. L'obésité ne tue pas nos enfants… du moins pas immédiatement. Mais une obésité débutée dans l'enfance persistera à l'âge adulte dans 40 % des cas. Elle aura dès l'adolescence des répercussions sur les articulations, la peau, le déroulement de la puberté, le métabolisme (induisant un diabète), et la psychologie (nous avons tous vu des reportages sur des adolescents obèses qui suivaient des cures d'amaigrissement; nous avons vu combien cela leur était difficile. Nous les avons plaints; nous avons intérieurement jugé leur famille qui "sans doute, leur avait trop donné à manger, et voilà le résultat…"; nous avons parfois réprimé un sourire en voyant ces pauvres gamins hurlant de joie parce qu'ils avaient perdu 3 kg. Imaginez maintenant votre propre enfant à leur place, dans sept ans… Un enfant sur huit y sera.)

A l'âge adulte s'ajoutera le risque de maladies cardio-vasculaires (hypertension artérielle, hyperlipidémie, infarctus), et de diabète.

Une étude nationale[3] réalisée par l'Institut de Veille Sanitaire en 1999-2000 auprès de 30 000 enfants de grande section a montré que :

15,6 % ont au moins deux dents cariées ou obstruées

9,5 % ont au moins deux dents cariées non soignées

14,4 % sont en surpoids

3,9 % sont déjà obèses

Au-delà de ces chiffres assez inquiétants, on retiendra une conclusion intéressante: les disparités régionales constatées au niveau du surpoids sont analogues à celles constatées chez les hommes de 17 à 25 ans lors des journées de conscription, d'où l'intérêt évident d'un repérage précoce.

Repérer, oui, mais que peut-on faire? Quelles sont les solutions possibles pour stopper cette dérive et reprendre en main la santé de nos enfants, sans provoquer de réactions exacerbées?

Concrètement, il est très possible d'adapter la prise de collation aux besoins des enfants, en les identifiant, et en organisant ce temps de classe à la manière d'un atelier comme les autres. Le petit-déjeuner de remplacement serait proposé pendant le temps d'accueil aux enfants concernés seulement. Dans certaines académies, on a commencé à proposer des lignes directrices. Ainsi, le Bulletin Municipal de l'Académie de Bordeaux précise que "le petit déjeuner ne fait pas partie des activités prévues à l'école. Il est du ressort de la famille. […] On peut envisager d'organiser un petit déjeuner substitutif au sein de l'école, lors de l'accueil, dans les conditions suivantes: il ne s'adresse qu'aux enfants n'ayant pas pris de petit-déjeuner à la maison. […] Dans un souci éducatif, on pourra envisager la suppression progressive de ces petits-déjeuners au cours de la scolarité en maternelle. Parallèlement, il faudra insister auprès des familles sur l'importance du petit-déjeuner à la maison."

Dans l'idée de conserver l'aspect convivial et socialisant de la collation organisée en classe, il serait envisageable de la déplacer à l'occasion du goûter, qui constitue, lui, un vrai repas. Goûter à 15h30, c'est mieux qu'à 17h, et on garde la notion de participation des parents, de variété, de découverte. Seulement, il ne faudrait pas que cela conduise les enfants à goûter deux fois (famille ou mode de garde mal informés).

Enfin, pourquoi ne pas élaborer, avec la médecine scolaire, une discussion entre enseignants et familles sur les bases d'une bonne alimentation? Les enfants doivent être éduqués par leurs parents, qui eux, ne le sont pas toujours correctement. Profitons-en pour rappeler quelques règles de base:

§ faire les courses sans les enfants

§ étudier les étiquettes des produits et éviter ceux trop riches en graisses et sucres

§ expliquer aux enfants pourquoi vous n'avez pas de friandises à la maison

§ rester ferme sur les temps de repas, et les prendre en famille, à table, sans télé

C'est en oeuvrant en famille à récupérer une bonne hygiène alimentaire que tout se fera le plus naturellement du monde. Et pour répondre au sempiternel argument "Mon enfant refuse de manger le matin, il n'a pas faim", l'interview de Laurence Pernoud propose des solutions, car un enfant qui refuse de prendre un petit-déjeuner, cela ne doit pas se tolérer, pas plus que s'il refusait de manger au repas de midi. Le petit-déjeuner est un repas essentiel et c'est aux parents de trouver une solution pour redonner à leur enfant le goût de manger le matin. S'il le faut, la famille peut modifier légèrement ses habitudes: dîner allégé, coucher avancé, verre d'eau au réveil et petit-déjeuner collectif. Au final, forme, santé et bonne humeur retrouvées pour tout le monde!

Entre choix éducatifs, responsabilités de chacun, et risques liés à la santé, la collation ne serait-elle pas davantage qu'un "mini-problème"? Les professionnels de la santé de l'enfant mettent actuellement en garde parents et enseignants: seront-ils écoutés? Aujourd'hui, on nous dit que notre enfant a un risque sur huit d'être obèse dans dix ans. Nous sommes libres de ne pas y accorder de crédit. Mais imaginons que dans dix ans, notre adolescent vienne nous trouver, avec ses quarante kilos en trop et son air malheureux, et qu'il nous dise: "Papa, Maman, quand j'étais en maternelle, on vous a alertés? On vous a dit qu'il ne fallait pas manger entre les repas… Malgré cela, vous avez continué??" Qu'est-ce que nous lui répondrons? Que nous croyions savoir mieux que les pédiatres ce qui était bon pour lui?

Les enseignants et responsables de l'Education Nationale sont-ils capables de regarder aujourd'hui un parent dans les yeux en lui affirmant que son enfant n'a pas besoin de suivre les recommandations des pédiatres?

Dans des centaines d'écoles cette année, la collation a été interdite.

S.B.


Interview de Laurence Pernoud, journaliste et auteur de "J'attends un enfant" et "J'élève mon enfant" :


L'argument principal justifiant la collation est que les enfants ne prennent pas de petit-déjeuner le matin. Le goûter de 10 heures est-il alors justifié?

C'est très mauvais pour un jeune enfant de quitter la maison le ventre vide, surtout en hiver. La famille doit essayer de proposer quelque chose qui fait envie à l'enfant. Dans l'idéal, un jus de pomme (l'orange est trop acide à jeun), accompagné d'une petite tartine pain et confiture.

Lorsque la collation est censée remplacer le petit déjeuner, elle doit être équilibrée : laitage, pain, fruit. Mais je pense que ce n'est pas le rôle de l'école de prendre en charge ce repas. Et dans le cas où elle prétend le faire, je ne peux comprendre qu'elle ne procède même pas à une enquête parmi les familles pour savoir précisément le nombre d'enfants ne prenant pas de petit-déjeuner chez eux, et s'il est justifié de faire manger toute la classe.

Les enseignants disent que la collation sert de support pour une éducation à l'hygiène alimentaire. N'est-ce pas un peu paradoxal lorsque neuf fois sur dix, elle est constituée de gâteaux et sucreries?

Oui, c'est contraire à l'hygiène alimentaire de manger des biscuits à dix heures. On pense peut-être que ce n'est pas un gâteau par jour qui va rendre obèse, mais pourtant si. Tous les biscuits du commerce, hormis les gâteaux secs genre Petit Brun, sont beaucoup trop riches en sucres et en graisses. Il faut donner des fruits aux enfants. Il existe une variété assez grande, ne serait-ce que dans les pommes. Je conseille quand même d'éviter la banane, trop calorique.

Beaucoup de mamans sont rassurées que leur enfant grignote quelque chose en milieu de matinée, car il mange très peu aux principaux repas.

Si l'enfant mange peu aux repas, il va avoir une alimentation déséquilibrée. La nourriture d'un jeune enfant ne peut pas être constituée uniquement d'aliments qui font grossir. L'obésité croissante des enfants est inquiétante, notamment chez le tout-petit. Elle peut se déclarer aujourd'hui dès la première ou deuxième année de l'enfant, il est donc urgent de faire face. J'ai d'ailleurs l'intention de développer davantage ce thème dans l'édition 2004 de "J'élève mon enfant".


La collation est proposée aux enfants, pas imposée. Cependant, un jeune enfant a-t-il la capacité de différencier la faim de la gourmandise?

Non, bien sûr. Cela me semble très difficile.

A l'école primaire, l'école ne propose plus de collation collective. Ce sont les parents qui fournissent un goûter individuel pour la récréation du matin. Mais ce qui peut interpeller, c'est que l'on demande aux parents ne souhaitant pas faire manger leur enfant de fournir quand même un goûter pour éviter disputes et jalousies entre élèves.

Eh bien, c'est déprimant que le personnel éducatif semble baisser les bras face aux parents qui fournissent des collations déséquilibrées. Les enseignants devraient rappeler les règles de diététique aux parents, et les apprendre aux enfants. Cependant, pour revenir au problème des jalousies entre élèves, on peut toujours donner un fruit à son enfant, ce n'est pas déconseillé s'il a bien déjeuné le matin. Il est plus normal de goûter à 10 heures quand on a pris un vrai petit-déjeuner le matin; car dans le cas contraire, ce n'est pas un goûter qu'il faut, mais toujours un petit-déjeuner équilibré.

S.B.




[2] "Le petit-goûter à l'école: éléments pour un discernement" V. Boggio, Médecine & enfance Septembre 2002

[3] "Les disparités régionales de l'état de santé des enfants de 5 à 6 ans", N. Guignon – X. Niel, BEH n°39/2003

de retour



Petit passage à vide depuis cet été... En fait, je parle uniquement de mon activité d'auteur, parce que pour le reste, je suis plutot débordée, surbookée, over-occupée !!!
Moui, les enfants c'est un bonheur, une joie, quelque chose d'inestimable, mais c'est aussi vraiment beaucoup de temps à donner, beaucoup de temps volé, même, parce que parfois on n'a pas envie de le donner mais il nous est pourtant pris!

Cependant, étant donné que je constate une baisse flagrante de mon bien-être mental, moral, et une nette tendance à déprimer, voire à me sentir inutile et inintéressante...
je viens de décider de me remettre à écrire coute que coute.

Oui, mon cher et tendre mari, que tant de femmes voudraient clôner (sic) , je vais te délaisser un peu plus.

Oui, mes filles chéries, mes deux trésors, mes deux calamités, je vais vous mettre à la cantoche un jour de plus, et peut-etre ne plus venir vous câliner durant 30 minutes chaque soir.

Oui, mes copines, mes vraies copines, si récentes, si charmantes, je vais vous abandonner à vos cafés, ne plus le partager avec vous, meme si c'etait mon grand plaisir depuis 6 mois.
On m'a toujours traitée d'asociale, je réalise que c'est faux, mais que c'est une fatalité.
L'écriture fait partie de moi, ce n'est nullement un refuge, c'est un besoin que je dois combler en me coupant du reste.

Tant pis. Espérons au moins que tout ça mènera à quelque chose. A un livre dont la couverture miroitera de tout mon bonheur, un livre dont les pages glacées réchaufferont le coeur de tous ceux que j'ai délaissés, un livre qui sentira le neuf malgré tout le temps qu'il aura fallu pour qu'il naisse...
Sur le chemin vers mon troisième enfant, mon prochain bébé, je vous invite à m'accompagner de temps en temps. Poussez-moi un peu dans le dos, rafraichissez-moi lorsqu'il fait trop chaud, encouragez-moi, et peut-être qu'un beau jour je franchirai la ligne d'arrivée pour tomber dans vos mains de lecteurs.
Soyons patients... Cette grossesse-là durera sûrement plus de 9 mois... ;-)

lundi 26 juin 2006

Ange et démons...

image provenant du site www.eucharistein.org


L'autre soir, on regardait le best-of de ONPP..
C'était drôle, agaçant, émouvant parfois, comme cette interview de Soeur Emmanuelle :
Fogiel, sachant qu'elle avait chez elle en permanence une photo de Bush et une de Ben Laden, lui a demandé en gros, si elle croyait vraiment qu'ils méritaient qu'elle prie pour eux, pour les sauver.

Et là, cette vieille dame extraordinaire lui a répondu:
"Non, mon petit Marc-Olivier, non, vous ne comprenez pas..."
Et d'expliquer que ces photos, c'était pour se rappeler tout le temps qu'à cause de ces deux hommes, des tas d'innocents mouraient et souffraient chaque jour, et que elle, Emmanuelle, se devait d'y penser aussi chaque jour, et de partager cette souffrance, et qu'elle n'avait pas le droit d'être parfaitement heureuse.

Cela rejoint la phrase d'une des héroines de J. Anouilh (Antigone est ma favorite, mais elles se ressemblent) :



J'aurai beau tricher et fermer les yeux de toutes mes forces,

il y aura toujours un chien perdu quelque part

qui m'empêchera d'être heureuse.


Sauf que là, c'est plus que ça, c'est une lucidité volontaire, un refus de l'égocentrisme, une empathie travaillée qui devient nécessaire. Et moi, je suis aussi comme ça.
Même si je n'aime vraiment pas l'église catholique. Soeur Emmanuelle, c'était vraiment un ange.

samedi 10 juin 2006

Petit questionnaire parce que c'est marrant


- Mon juron préféré en voiture : "putain de ta mère"... "espèce de connasse"... affreux, j'ai honte...

- Mes chaussures favorites : bottines genre Kickers, Rangers ou baskets.

- L'odeur qui m'émeut le plus : les figuiers et les vieux livres.

- Ce que je fais quand je ne fais rien : je pense à ce que je ferai plus tard.

- Ce que je voudrais dire à mon père : "je te plains, je te comprends, je t'aime, mais s'il te plait, parle-moi vrai."

- Dans mon baladeur mp3, j'écoute en boucle : "Jack" de Bertignac

- La dernière fois que j'ai pleuré : parce que je m'étais trop énervée après mes filles, et je culpabilisais. Dans ces moments-là, je voudrais disparaitre.

- Ma recette de grand-mère : avant chaque séance d'aspirateur, j'aspire d'abord (enfin, pas moi, l'aspirateur! sinon ça parfume pas beaucoup, hein...) une poignée de menthe ou de lavande fraîches, pour embaumer la maison. C'est mieux que les désodorisants chimiques.
Mouais, c'est pas une recette de grand-mère, la mienne n'a pas connu les aspirateurs, je pense...
Ben sinon y'a le grog quand on est enrhumé, ça marche bien :-)

- Je me regarde dans la glace et je me dis : "pfff, c'est quoi c'te tête de fouine?"

- Dernier tableau accroché chez moi : une carte de ma copine Cathy Delanssay, c'est tellement beau ce qu'elle fait...

- Je pourrais y passer des heures : devant mon ordinateur... d'ailleurs j'Y passe des heures

- Mon luxe de la vie : mon temps libre car j'ai fait le choix de ne pas avoir un vrai travail.

- Au p'tit dèj, je ne pourrais me passer de : silence

- La dernière fois où j'ai trop bu : l'été dernier, pour l'anniversaire de mon filleul, j'ai fini dans les toilettes à vomir comme une adolescente, n'importe quoi... C'est la chaleur qui a fait ça ;-)

- Ce que je n'ai pas encore osé faire : draguer un homme ouvertement, avec toute l'assurance de ma séduction naturelle ;-D


- Je ne suis pas superstitieuse mais... : mais si, je le suis! je touche du bois, je jette le sel renversé par dessus mon épaule, je mange des lentilles le premier du mois...
Par contre, les échelles et les chats noirs, je m'en fiche. Normal, je suis une sorcière...

- A mon diner idéal, je réunirais : les gens que je côtoie quotidiennement mais que je connais pas vraiment; mon beau-frère; Sonia pour qu'il y ait de vraies conversations; Pierrick pour son poil à gratter; Fleur et Alexis parce qu'ils sont super intéressants; Christelle, Philippe, Jean-Vincent, Estelle parce que ce sont mes amis; Mathias, Heidi; des gens drôles, des gens drôles, encore des gens drôles et surtout simples et sincères; des artistes...

- Mon couple mythique : Marylin et John; ou Vanessa et Johnny...
ceux qui s'aiment longtemps, passionnément, c'est beau et super rare!

- Mon coupe-faim : manger

- Mon voeu le plus cher : donner de la joie ou du bonheur à ceux de mon entourage

vendredi 2 juin 2006

Inspiration subite d'après mise en scène de moi :-)

Il était une fois...... un gentil fantôme, une danseuse de revue pas très fûtée (ouh le vilain cliché!) et un lutin des bois facétieux.

Le fantôme s'appelait Casper et il était amoureux de la belle danseuse. Il la suivait partout, même à son cabaret, et malgré le fait qu'on ne le voyait pas, tout le monde le sentait. Aussi la pauvre danseuse, Carmen, n'avait aucun ami. Elle dégageait une drôle de sensation, mélange de peur et d'amour fou. Cela faisait fuir les filles et les garçons. Carmen était malheureuse, Casper aussi. Il épiait le moindre sourire sur le visage de sa bien-aimée, mais ceux-ci étaient rares. Il provoquait des évènements drôles, comme faire tomber des passants dans la rue, faire voler des feuilles de papier de manière inopportune, ou bien asperger les mamies dans les jardins publics. Malheureusement, Carmen ne s'amusait pas de ces choses-là. Elle pensait : "Comment puis-je être aussi maladroite? Je porte la poisse à tous ceux qui croisent mon chemin!" et se désespérait de plus belle.

Un jour qu'elle se promenait dans la forêt, un jeune lutin prénommé Asar la remarqua. Il la trouva fort laide et fort triste, car vous le savez, les lutins ont tous le nez aquilin, les oreilles pointues, et ils adorent rigoler tout le temps. Il eut donc envie de la suivre pour lui jouer quelques mauvais tours, qu'il raconterait le soir à la veillée afin d'amuser ses amis. C'est alors qu'il aperçut, quelques pas derrière la jeune fille, un petit fantôme qui paraissait porter tout le malheur du monde sur ses épaules diaphanes. Les lutins sont des créatures magiques, aussi Asar comprit-il tout de suite les sentiments de Casper et Carmen. Vous pensez qu'ensuite, il n'eut plus le coeur de les tourmenter, mais vous vous trompez. Les lutins sont moqueurs, je vous l'ai dit, et Asar était le pire d'entre eux.

Asar apparut à Casper, et lui dit ceci : "Cher fantôme, j'ai vu l'amour que tu portes à cette fille, et j'ai eu envie de t'aider. Tu es trop triste. La danseuse rêve de rencontrer l'amour, mais tous les garçons la déçoivent. Elle serait bien heureuse de savoir que tu lui es si attaché. Tu dois te montrer, à présent, et lui révéler tes sentiments. Si tu veux être enfin joyeux et lui redonner le sourire, suis mes conseils. Trouves-toi au coucher du soleil près du chêne creux."

Puis Asar s'approcha de Carmen, et lui murmura à l'oreille : "Mademoiselle, vous êtes si désespérée que les lutins ne peuvent le supporter. Aussi, je vous révèle un secret : il existe un jeune homme, que vous ne connaissez point encore, fou amoureux de vous. Comme il est timide, il n'ose vous parler. Il est aussi beau que le soleil, aussi doux qu'un agneau, et n'attend que de pouvoir vous rendre heureuse. Vous devriez le rencontrer. Il se trouve chaque soir au coucher du soleil, près du chêne creux."

Casper, le coeur rempli de joie et de confiance, attendit avec impatience l'heure du rendez-vous. Carmen, elle, passa des heures à se pomponner pour son bel inconnu, qu'elle aimait déjà un peu. Au crépuscule, près du gros chêne creux qui avait abrité de nombreuses amours juvéniles, le fantôme apparut devant la belle danseuse. Evidemment, elle fut terrifiée. Evidemment, il en fut mortifié. Evidemment, Asar riait.

La belle s'enfuit en courant, le coeur brisé et les joues ruisselantes. Au bord d'une rivière, elle fut sauvée de la noyade par un chasseur, plutôt beau gosse, pas très gentil, mais cela est une autre histoire.
Le petit fantôme, convaincu cette fois que cet amour était impossible, retourna hanter d'autres lieux, d'autres esprits, d'autres innocentes peut-être.

Furent-ils heureux par la suite? A vous d'y croire, ou non.

Je peux juste vous dire ceci : c'est ainsi que Asar fait les choses.
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jeudi 1 juin 2006

La carotte...

Avant-hier, en faisant mes courses, j'ai eu un moment de faiblesse (ne jamais faire les supermarchés le ventre vide, c'est pas une légende, c'est VRAI!) et j'ai acheté un dessert pour mes filles. Oui, d'habitude, je suis plutôt fruits, compotes ou yaourts natures, mais là, j'ai acheté un yaourt aux fruits et au sucre et aux arômes de la marque Yoco.

Olivia a donc dégusté avec plaisir son petit dessert à la sauce marketing, elle a même réfléchi en même temps, car il y avait un jeu sur le pot. Et puis, toutes ces couleurs, ça distrait l'oeil pendant qu'on avale, c'est vrai quoi, on s'ennuierait presque en mangeant, heureusement que Yoplait est là pour distraire nos gamins, alors que nous, nous pensons juste à les NOURRIR !

Et alors, une fois son pot fini, quelle ne fut pas sa surprise en découvrant à l'interieur, sous les raclures de yaourt résiduel, des MOTS! Oui, la solution du jeu, même!
Je me suis dit "Mais c'est merveilleux, ils encouragent l'enfant à terminer bien sagement son dessert pour voir s'il a été bien intelligent; d'ici peu, ils prétendront meme que si l'enfant a résolu l'énigme, c'est parce qu'il a mangé plein de calcium et d'acides gras essentiels contenus dans leurs yaourts..."
Et puis j'ai pensé que l'histoire de la carotte et du bâton avait encore de beaux jours devant elle.
C'est vrai, hein... des fois que nos enfants aient l'idée absurde de finir leur pot simplement parce qu'ils ont FAIM... Posted by Picasa

mardi 21 mars 2006

Ecrire

Ecrire est pour moi un pouvoir, que j'ai découvert très jeune.
Dès trois ans, passionnée par les histoires qu'on me lisait, j'appris seule à déchiffrer ces lettres,ces mots, qui faisaient naître tant de choses. J'appris aussi vite à écrire, et j'affirmais déjà au cours préparatoire une certaine supériorité sur mes camarades en expliquant à la maîtresse embêtée que "papi" s'écrivait avec un "y".

Le pouvoir de l'orthographe, si dure à apprendre pour les autres, si facilement maîtrisée pour moi. J'avais le sentiment de posséder un secret absolu, une formule magique qui rendait les mots parfaits. La bonne orthographe, comme une combinaison secrète, faisait apparaître le mot dans toute sa justesse, toute sa vérité. Chaque mot bien écrit me montre aussi clairement qu'un dessin son sens.
Le pouvoir des mots doux, des phrases caressantes, des vers qui riment et dansent au rythme de nos émotions. De mes petits messages, je pouvais atteindre le cœur de ma mère, si souvent fâchée, si souvent boudeuse. Je découvrais que des mots pouvaient attirer sur soi le pardon, la tendresse, l'admiration. Je me jetai à cœur perdu dans ce chemin que j'avais trouvé vers l'amour de ma maman. Mots d'enfant, mots de tendresse, mots de détresse et de fierté jetée à terre. Mots de peine, peine perdue… enfin, pas toujours.

Ecrire… est resté ma seule façon de m'exprimer dans ma famille. Comment ne pas y voir un pouvoir merveilleux? J'écrivais: on m'entendait. Personne n'abandonne une lettre sans l'avoir lue jusqu'au bout, alors qu'il est si facile de ne plus écouter, de couper la parole.
Mots d'explication, de revendication, de révolte, de colère, puis de regrets… toujours. Ecrire contre ma timidité, écrire pour qu'on me voie enfin, écrire pour être aimée en retour. Les mots servent trop bien le narcissisme. Puis, plus tard, découvrir le pouvoir de l'imagination. J'écrivais des quêtes et des souffrances qui n'étaient plus tout à fait les miennes. Des poèmes des chansons des contes et des idées, tellement d'idées que plus assez de mots.

La magie de l'histoire. Utiliser son stylo comme une baguette de sourcier pour dénicher l'"histoire", celle qui vit quelque part, que personne n'a encore exhumée, qui nous appelle. L'utiliser comme un pinceau d'archéologue pour la déterrer avec d'infinies précautions sans la déteriorer, sans avoir autre chose qu'une vague idée de ce qu'elle sera à la fin. Se découvrir lecteur en même temps qu'auteur, s'émerveiller devant ce que l'on a créé soi-même, et emmener les autres quelque part.

Décrire brièvement mon attrait pour l'écriture? Non-sens. J'écris pour vivre, je vis pour écrire. J'ai trente ans de vie, trente ans de mots, récoltés, absorbés et recrachés: c'est le miel de mon existence. Il me faut plus que quelques lignes pour en parler.
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Là où je vis

J'ai connu la mer, les pins, les calanques et le mistral.
J'ai connu les ballades sur un port ensoleillé, parmi les étals du marché et les gens qui se hèlent joyeusement, entre les poissons frais pêchés et les oursins scintillants.
J'ai connu les odeurs de basilic s'échappant des fenêtres voisines à 9 heures du matin, augurant d'un pistou mémorable.
J'ai connu mes filles, peaux de pain doré, enduites de sable, courant dans les vagues.
J'ai connu les apéros de quartier, pastis et pétanque, où de vagues connaissances se comportent en amis attentionnés.
J'ai connu... Je connais... les joies simples mais quotidiennes, le bonheur d'être à sa place et de transmettre une histoire à ses enfants.
Dieux merci, je connais tout ça. Posted by Picasa

Là où j'ai vécu (3)

J'ai connu Saint-Etienne, ville de grisaille et de labeur où l'horizon délimité par les terrils cache des campagnes verdoyantes et désertées. Ville de solitude et de maigres finances dans mes souvenirs, mais empreinte du bonheur de partager le premier nid d'amour.

J'ai connu ensuite Aix-en-Provence, son opposé. Cosmopolite, bourgeoise, jeune et insolente, elle a le clinquant d'une fille de la haute société qui aime à fricoter avec la jeunesse délurée. Dans cette ville, nous avons vraiment réalisé la chance que nous avions d'être Provençaux. Comme des enfants trop gâtés, nous n'avions pas su apprécier notre région avant de devoir la quitter. Blottis au pied de la Sainte-Victoire, comme aux pieds de la Mère Eternelle, nous sommes nés à la Provence une seconde fois.

J'ai connu la région parisienne, si impersonnelle et si nombriliste qu'on n'y nomme même pas les villes et villages par leurs noms, on les regroupe en" banlieue" ou en "région". Comment ne pas étouffer là-bas quand on est enfants du soleil, du vent et de la mer? Enfermée dans notre appartement, apeurée par l'indifférence et les difficultés quotidiennes, en manque de chaleur humaine et d'identité, j'attendais le changement. Heureusement nous eûmes un soleil qui flamboya à nos côtés tout ce temps, et nous fit oublier la solitude: notre première fille est née là-bas. Je mis à profit cet isolement pour apprendre à devenir mère, pour rassembler les morceaux de moi éparpillés un peu partout. Et puis un jour, nous avons décidé de partir. L'appel de notre sang était trop fort. J'attendais un deuxième enfant.

(photo de www.trekearth.com) Posted by Picasa

Là où j'ai vécu (2)

Etudiante, j'ai rejoint Marseille. C'est une ville fantastique, à la personnalité très exacerbée, voire narcissique. De ses rues du centre, peuplées d'une faune piaillante et métissée, se dégage l'atmosphère d'une ville ancestrale négociant avec le modernisme. Les arrondissements, les quartiers, sont autant de petits villages.
En regardant la Méditerrannée, sur le port, je pensais à mes aïeux de Corse, d'Italie, de Tunisie, qui avaient tous un jour pris cette mer vers un avenir meilleur mais effrayant. Je ne saurai l'expliquer, et nous sommes nombreux à le penser, mais la cité phocéenne est liée à ses habitants (d'un an ou d'une vie) de manière exceptionnelle. Quand on y a vécu un temps, on s'y sentira toujours chez soi. Elle est comme une amoureuse trop étouffante: au quotidien, elle nous agace, mais s'en éloigner quelques jours fait naître un manque terrible.
Je n'y retourne plus guère aujourd'hui, la revoir m'emplit de nostalgie et d'amertume, comme lorsqu'on revoit un ancien amour qui s'est laissé déperir depuis la rupture. Posted by Picasa

(photo de www.web-provence.com)

Là où j'ai vécu (1)

De Marseille, où je suis née, je conserve peu de souvenirs (à cette époque-là, du moins) ; mes parents me gardaient beaucoup à la maison. Puis nous avons déménagé pour une villa à la campagne. Ce fut l'émerveillement total devant ce grand espace qui s'ouvrait à moi. Une débauche de couleurs, de lumières, d'odeurs, de vie, qui m'apparaissaient sous la forme d'un parterre de thym, d'un cours d'eau dégringolant, d'un chant de cigale, d'un lever de soleil sur les vignes, d'un crépuscule affuté par le mistral…
Les soirs d'été, avant de rejoindre mon lit, je sortais seule dans le jardin, pour un moment d'éternité qui n'appartenait qu'à moi. Ivre de cette puissance, ivre de l'atmosphère du soleil couchant, je courais comme une folle dans le jardin, en riant, jusqu'à ce que je n'aie plus de souffle. C'était une communion, un échange d'énergies et de bonheur entre la Nature et moi. Encore aujourd'hui, je ne peux m'empêcher de courir. L'autre fois j'ai entraîné ma fille de quatre ans avec moi: j'ai vécu un de ces moments rares où l'enfant qu'on a été réapparait pour jouer avec l'enfant que l'on a, pendant que le parent que l'on est regarde ces deux gamins avec des larmes de joie. Posted by Picasa

jeudi 16 mars 2006

Moi en quelques questions

Ouais, les questionnaires c'est ringard, c'est barbant, et égotiste aussi, mais ça cerne assez bien un personnage.
Z'êtes pas obligés de tout lire!

1 Une fois ma mère m'a fait la tête pendant plusieurs mois parce que j'avais dit à mes parents "vous êtes tarés!"
2 Je n'ai jamais appris à bosser vraiment dur pour obtenir quelque chose.
3 Quand j'avais 5 ans, j'étais heureuse, je crois.
4 Le collège c'était une épreuve perpétuelle, à part pour les cours parce que j'étais première à peu près partout.
5 Je n'oublierai jamais la sensation d'allaiter un bébé. C'est un moment merveilleux et indescriptible.
6 Une fois j'ai rencontre un mec drole, beau, gai, gentil, un peu plein de préjugés mais susceptible de les mettre de côté... et c'est devenu mon chéri.
7 Il y a ce type, dont nous ne savons rien, que nous croisons, et qui porte en lui toute une histoire, et tous ces types, toutes ces histoires, c'est notre monde.
8 Une fois dans un bar, j'ai rien commandé.
9 A midi il fait bon au soleil...
10 La nuit dernière, j'ai dormi comme une masse, et j'ai fait un rêve dont je ne me souviens plus.
11 Si seulement l'argent n'existait pas !
12 La prochaine fois que j'irai a l'église, je trouverai ça sinistre et j'aurai une crise d'angoisse, comme d'habitude.
13 J'aime bien qu'on m'aime.
14 Quand je tourne ma tête a gauche, je vois un diadème de princesse, la guitare de mon homme, une flute de pan de Bolivie, un château de conte de fées et un tableau de San francisco..
15 Quand je tourne ma tête a droite, je vois le mur, un miroir marocain qu'une amie m'a offert et que j'adore, mon bouquet de thym séché pour convier les Muses.
16 Tu sais que je mens parfois quand j'ai fait une grosse bêtise, mais jamais à mes filles ?
17 A la fac, c'était vraiment n'importe quoi.
18 Si j'étais un personnage de série TV, je serais Samantha Stevens (ma sorcière bien-aimée) mais je choisirais un meilleur mari que Jean-Piètre...
19 Le même jour l'an prochain, j'espère que je serai encore là, entourée de ma famille.
20 Le pseudo qui m'irait le mieux, c'est celui que j'ai choisi.
21 J'ai du mal a comprendre comment certains hommes (et femmes) peuvent être dépourvus de coeur, d'amour, de respect.
22 Si je retourne a l'école demain matin, je me mets au premier rang et je réponds à toutes les questions de la maîtresse..
23 Tu sais que je t'aime bien quand tu m'écoutes.
24 Si je gagne un prix, la première personne que je remercierai, c'est mon chéri, parce qu'il a toujours cru en tout ce que je faisais.
25 J'espère que 2006 sera l'année de la paix, et que nous n'aurons pas de canicule cet été, et que la grippe aviaire et le chikungunya et autres saloperies arrêteront de faire peur à tout le monde.
26 Suivez mon conseil, n'écoutez que vous-memes.
27 Le meilleur des petits dej' c’est celui que je prends toute seule sur ma terrasse, en lisant un magazine.
28 La chanson que j'adore mais que je n'ai pas c’est Fever.
29 Si vous visitez ma ville natale, allez faire un tour au Palais Longchamp, au Parc Borély, à la campagne Pastré, et au Frioul.
30 Pourquoi personne ne dit que le gouvernement nous fait vraiment chier? ?
31 Si vous passez la nuit chez moi, j'espère que vous dormirez bien et que vous aurez envie de revenir.
32 Le monde peut très bien se passer d'églises.
33 Je préfère torcher le cul d'un éléphant plutôt que lui rouler une pelle.
34 Le mieux, c'est de pas se prendre la tête, et de se dire que nos conneries, dans cent ans, plus personne ne s'en souviendra.
35 Et au fait, si j'allais essuyer la table du petit déj'?

mercredi 15 mars 2006

Un nouveau blog!

J'avais envie d'un blog moins "vitrine" de mes textes, mais complémentaire.
Ici on trouvera (pour ceux que ça intéresse) mes états d'âme, mes doutes, mes passions du moment, et mes petits bonheurs.