mardi 18 mars 2008

Merci papa, merci maman....

Non, c'est pas les zolies colonies de vacances...
C'est ironique.
C'est mon cynisme incorrigible.

La vie est un cadeau que nos parents nous font, tu parles... Et moi, alors, qui me l'a offert, ce cadeau? Quand les parents ne nous souhaitent pas, qu'est-ce qu'on a comme excuse pour justifier notre présence sur terre?

Comment les angoisses de mort et de violence peuvent-elles disparaître du jour au lendemain?
Quand pendant trente-quatre ans, on s'est endormi chaque soir blotti sous le drap, le coeur battant, l'oreille aux aguets, les yeux ouverts sur une obscurité rassurante, de peur que quelqu'un ne s'introduise dans notre intimité, dans notre bulle, pour nous faire du mal, à nous ou à nos enfants, la chair de notre chair, le prolongement de notre être... comment cette peur peut-elle s'en aller?

Quand pendant tout ce temps, aussi, on s'est éveillé chaque matin avec difficulté, comme si l'on devait revenir à la vie, émerger d'un sommeil de mort, en ayant l'impression de ne pas avoir sa place dans la maison, même dans notre propre famille, avec nos propres enfants... comment peut-on, un beau matin, se réveiller frais et dispos, d'attaque pour vivre cette nouvelle journée?

Grâce à l'aide d'un thérapeute très compétent, qui a mis des mots sur cette peur irraisonnée, qui a "trouvé le loup" qu'on sentait mais qu'on ne voyait pas.

C'est là qu'on comprend qu'une mère qui ne désire pas son enfant, même si elle ne tente pas concrètement d'avorter, même si elle ne fait que l'espérer, peut "tuer" symboliquement ce bébé.

J'ai été un fantôme jusqu'à la semaine dernière. Je crois que je vais m'autoriser à vivre.

Merci, Valérie, pour moi et pour mes filles.

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