jeudi 6 décembre 2007

Doutes...

En ce moment, j'ai l'impression que tout se débloque, dans ma vie. Depuis plus d'un an, j'avais l'impression de faire du sur place. L'inspiration m'avait lâchée, la motivation pour trouver un éditeur aussi. Suite à mes problèmes de dos, j'avais dû abandonner le petit boulot que je faisais depuis 15 mois (un évènement de longévité pour moi). Il a fallu laisser tomber mon âme pour soigner mon corps. Je n'avais pas le temps de m'occuper des deux.
Un régime sans lait, c'est génial, mais ça demande de passer beaucoup plus de temps en cuisine (fini, les plats industriels qui dépannent à la dernière minute).
Les spécialistes tels que mon occlusodontiste ou mon cher Dr Marignan, c'est merveilleux, mais être suivie à Aubagne quand on habite au milieu du Var... coûteux en temps comme en argent!
Et plein de petites choses ont changé dans mon quotidien, qui, sans vouloir faire mon Calimero, ont entraîné un bouleversement de mes habitudes, et un petit blocage, peut-être.

je n'aime pas trop changer mon mode de fonctionnement.

Mais là, bien sûr, c'était pour la bonne cause, et j'ai l'impression d'avoir beaucoup gagné en qualité de vie. Cependant, à présent que j'ai récupéré la possibilité de réfléchir, et que je me trouve devant des choix à faire (de plus en plus nombreux ces choix et j'ai horreur de choisir)....

...ben voilà ce que je me dis.

Je me dis qu'aujourd'hui la plupart de mon temps doit être employé au bien-être de ma famille.
Oui c'est un choix, et une chance, mais pourquoi ai-je tant de mal à l'assumer? Pourquoi est-ce que je ressens tant d'angoisse lorsque d'autres dépendent de moi? Pourquoi me plains-je aussi souvent de ne pas avoir de temps pour moi?

Depuis la rentrée, des tas de projets s'offrent à moi. Des projets inespérés, géants, et c'est un kif énorme, mais là, au lieu de me réjouir et de foncer, j'ai peur.
Mon atelier d'écriture se met en place très lentement (à vrai dire, je n'ai encore aucun inscrit).
Mais au lieu de me défoncer pour faire de la pub, je laisse faire les choses, peut-être parce qu'au fond de moi j'ai peur de cette responsabilité.

Avant-hier j'ai découvert une formation vraiment inespérée pour moi, un truc auquel je pense doucement depuis l'an dernier, qui me permettrait de faire ce que j'ai toujours rêvé de faire:
soigner. Et là, au moment de remplir le dossier d'inscription, j'hésite encore. Des pensées m'obsèdent, dont je ne sais démêler l'origine. Est-ce ma névrose, ma peur panique du changement, mon manque terrible de confiance en moi? Ou est-ce la voix de la raison qui vient tempérer mes excès et mes envies, moi qui n'ai quasiment jamais été au bout de rien mais me passionne pour tout?
Signer, m'inscrire, cela signifie bosser à fond pendant 18 mois. Je ne m'en sais pas capable.
Cela signifie entrer dans un tourbillon qui m'éjectera sur un rivage inconnu, celui du travail, des responsabilités, et pas les moindres! Profession libérale, cabinet, patients... Aucun droit à l'erreur. Cela signifie moins de temps pour ma famille, du stress (encore plus), la cantine tous les jours pour mes enfants, un investissement financier que je ne me vois pas mériter. J'ai déjà payé pour deux cours par correspondance et cela ne m'a encore rien rapporté. le premier, j'ai carrément laissé tomber. Le second, encore en cours, devrait être fini depuis plus de 2 ans.
Je traîne, je n'avance pas. Pourquoi?

On m'a souvent parlé de la peur de réussir, je ne me sentais pas concernée, je me voyais plutôt victime de la peur de l'échec. Non, je n'aime pas rater ce que j'entreprends... Je préfère sans doute ne pas le finir. Mais en ce moment, ces occasions inespérées que la vie m'offre, est-ce la même peur qui me scotche? J'en doute. J'ai peur d'entrer dans la vraie vie. J'ai peur de devoir sortir de chez moi chaque jour pour affronter mes responsabilités. J'ai peur de ne pas être à la hauteur et de devoir vivre un énième insuccès, une énième honte. J'ai peur de me décevoir comme je décevais ma mère, petite, et de ne pas le supporter. J'ai très peur de réaliser qu'aucune place n'est pour moi en ce monde et que vraiment, je n'avais rien à y faire, moi l'entêtée qui suis venue au monde sans qu'on m'y ait invitée.

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