lundi 10 décembre 2007

Frénésies


Samedi, c'était le marché de Noel de l'école des filles. Le principe étant que les enfants, en arts plastiques, fabriquent de jolis objets, qui seront ensuite exposés et vendus aux parents. l'argent récolté sert non pas à la recherche contre la myopathie (ça c'est autre chose...), mais à financer les achats culturels et les sorties scolaires. C'est une bonne idée, c'est fait dans un bon esprit. Mais si on y réfléchit, c'est faire commerce du travail de nos enfants pour qu'ils puissent avoir des livres neufs ou aller visiter pour la dixième fois la maison de l'eau à Barjols...
Passons. Je dois être un peu négative ces jours-ci.
(Cependant Monsieur le Président et ses ministres de mes deux, qu'en diriez-vous si l'an prochain, au lieu de vous en mettre plein les poches, vous augmentiez un peu le budget des écoles, histoire que nos enfants puissent consacrer tout leur temps à leurs apprentissages, au lieu de générer des fonds pour le matériel scolaire? Hein? C'est pas parce que les JO se déroulent à Pékin en 2008 qu'il faut prendre exemple sur la Chine...)

Dimanche, c'était décoration. Entre les discussions, les compromis, les disputes, les "j'en fais qu'à ma tete!", y'a pas que le sapin qui s'est fait enguirlander, si vous voyez ce que je veux dire.
Quand j'étais gamine, ma mère flippait tellement que j'avais jamais le droit de toucher aux décorations et aux santons. Aujourd'hui, c'est moi la mère, et je me trouve prise dans un dilemme: soit j'agis différemment de ma mère, et je pourrai jamais décorer un sapin peinarde à ma façon, soit je fais comme elle, et je traumatise mes enfants comme je le fus moi-même..
Allez, haut les coeurs! la déco est plutôt réussie, mes filles sont douées, elles sont tellement contentes, et puis y'a eu qu'une boule cassée...

Noel approche, et avec lui, la frénésie des achats. Je me tiens loin de tout ça, préférant commander mes cadeaux par internet, bien au calme derrière mon écran, une tasse de café chaud dans les mains. Mais lorsque je regarde autour de moi, je vois des parents qui se font plaisir avant de penser à leurs gosses, je vois des familles riches acheter des jouets d'occase et des familles pauvres finir le mois à découvert pour être généreux... je vois des gens qui partent, soucieux de fuir une fête obligatoire et angoissante, des gens qui préparent le grand jour de façon traditionnelle depuis deux mois déjà, et sont heureux de réunir leur famille. Je vois des gens victimes de la société de consommation, persuadés d'être obligés de demander un crédit pour acheter une console de jeux à leur gamin. Je vois des tas de choses, et rien ne me réjouit vraiment.

Où es-tu, "esprit de Noel", comme on te nomme dans les films? As-tu jamais existé? Moi, j'aime y croire, au Père Noel, mais j'aime aussi croire que les hommes savent être désintéressés, tolérants, généreux de leur richesse intérieure. J'adore qu'on m'offre des cadeaux, j'adore recevoir des petits présents, mais cette année, ce qui me ferait vraiment plaisir, Père Noel, c'est d'assister juste une fois à une manifestation de bonté. Voir, par exemple, en me promenant dans les rues de mon village, un soir de décembre, une porte s'ouvrir à un malheureux, à un esseulé, pour lui offrir un bon repas au coin du feu.

J'aimerais, comme cadeau, un peu d'espoir pour tenir encore une année ou deux...

1 commentaire:

  1. " Je vois des tas de choses, et rien ne me réjouit vraiment."

    Ne regarde que la petite flamme de bonheur dans les yeux de tes filles...

    C'est la seule carte que tu peux gérer.

    >>///P>

    “Donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer celles que je peux changer, et la sagesse de distinguer l’un de l’autre.”
    Marc-Aurèle

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