lundi 30 juin 2008

Le gouffre

Est-ce que les gens réalisent la quantité de courage qu'il peut falloir, chaque jour, pour continuer à vivre?

On peut sourire, rire, parler de la météo et de toutes ces conneries, pendant qu'à l'intérieur une bête se nourrit et nous déchire le ventre.

Des fois le vide se matérialise.
Seule dans la cuisine ou dans la salle de bains, mes enfants à côté, je me plie en deux et je laisse mes tripes me faire mal.
La tête tourne, les yeux se remplissent, la bouche aussi, j'ai envie de cracher toute cette salive. Je voudrais surtout me laisser glisser à terre et ne plus bouger.

Dans ces moments-là, ouais, c'est dur de pas ouvrir le tiroir des couteaux. Alors je le regarde, juste, en pensant que peut-être, un jour, j'aurai plus la force de résister.
Une seule chose comptera : ne plus être à la merci de ce coeur affamé.
Sauter dans le gouffre qui ondule sous ma peau.

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