mardi 21 mars 2006

Là où j'ai vécu (1)

De Marseille, où je suis née, je conserve peu de souvenirs (à cette époque-là, du moins) ; mes parents me gardaient beaucoup à la maison. Puis nous avons déménagé pour une villa à la campagne. Ce fut l'émerveillement total devant ce grand espace qui s'ouvrait à moi. Une débauche de couleurs, de lumières, d'odeurs, de vie, qui m'apparaissaient sous la forme d'un parterre de thym, d'un cours d'eau dégringolant, d'un chant de cigale, d'un lever de soleil sur les vignes, d'un crépuscule affuté par le mistral…
Les soirs d'été, avant de rejoindre mon lit, je sortais seule dans le jardin, pour un moment d'éternité qui n'appartenait qu'à moi. Ivre de cette puissance, ivre de l'atmosphère du soleil couchant, je courais comme une folle dans le jardin, en riant, jusqu'à ce que je n'aie plus de souffle. C'était une communion, un échange d'énergies et de bonheur entre la Nature et moi. Encore aujourd'hui, je ne peux m'empêcher de courir. L'autre fois j'ai entraîné ma fille de quatre ans avec moi: j'ai vécu un de ces moments rares où l'enfant qu'on a été réapparait pour jouer avec l'enfant que l'on a, pendant que le parent que l'on est regarde ces deux gamins avec des larmes de joie. Posted by Picasa

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