mardi 21 mars 2006

Là où j'ai vécu (2)

Etudiante, j'ai rejoint Marseille. C'est une ville fantastique, à la personnalité très exacerbée, voire narcissique. De ses rues du centre, peuplées d'une faune piaillante et métissée, se dégage l'atmosphère d'une ville ancestrale négociant avec le modernisme. Les arrondissements, les quartiers, sont autant de petits villages.
En regardant la Méditerrannée, sur le port, je pensais à mes aïeux de Corse, d'Italie, de Tunisie, qui avaient tous un jour pris cette mer vers un avenir meilleur mais effrayant. Je ne saurai l'expliquer, et nous sommes nombreux à le penser, mais la cité phocéenne est liée à ses habitants (d'un an ou d'une vie) de manière exceptionnelle. Quand on y a vécu un temps, on s'y sentira toujours chez soi. Elle est comme une amoureuse trop étouffante: au quotidien, elle nous agace, mais s'en éloigner quelques jours fait naître un manque terrible.
Je n'y retourne plus guère aujourd'hui, la revoir m'emplit de nostalgie et d'amertume, comme lorsqu'on revoit un ancien amour qui s'est laissé déperir depuis la rupture. Posted by Picasa

(photo de www.web-provence.com)

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